Un jour, vous avez l’idée de génie de changer le nom de votre entreprise. Le lendemain, vous trouvez que c’est une mauvaise idée. Mardi, vous êtes prêts à virer un sous-traitant incompétent sur le champ. Jeudi, pourquoi ne pas lui laisser une autre chance? Vous passez vos soirées à penser à une nouvelle offre. Vous doutez. Et vous tournez en rond comme un poisson rouge dans son bocal trop petit. Bienvenue dans la tête d’un entrepreneur!

Attention : le doute n’est pas un ennemi lorsqu’on le maîtrise. Le vrai danger, c’est de laisser le doute s’installer sans jamais le trancher. Car s’il s’éternise, le doute se transforme en cancer qui nous ronge de l’intérieur.

La multitude de décisions nous fait douter. Changer votre modèle d’affaires. Recontacter une ancienne associée. Vendre votre entreprise. Recadrer vos services. Clarifier votre positionnement. Ou encore… vous demander si vous continuez avec ce client qui vous paie bien, mais qui vous draine toute votre énergie.

Ce ne sont pas de petits choix. Ce sont des décisions majeures qui orientent l’avenir de votre business. Et c’est précisément parce que c’est important… que ça fait peur.

Alors on doute… et on fige dans la paralysie.

La solution n’est pas d’avoir toutes les réponses, au moment précis où on souhaite les avoir. C’est de se poser les bonnes questions.

Voici quelques questions incontournables pour crever l’abcès :

  • Est-ce que ce doute est lié à une peur ou à un fait?
  • Suis-je en train de vouloir plaire ou d’agir en cohérence avec ma vision?
  • Qu’est-ce que je défendrais avec conviction si quelqu’un me challengeait là-dessus?
  • Si je devais recommencer demain matin, est-ce que je ferais le même choix?
  • Qu’est-ce que je perdrais VRAIMENT si je me trompe?
  • Qu’est-ce que je perds en ce moment à force de reporter ma décision?

Et surtout :

  • Est-ce que je suis en train d’éviter une décision qui me forcerait à évoluer?

Parce que c’est souvent ça, le vrai fond du doute. Pas un manque de clarté. C’est plutôt un refus de grandir.

Le doute est un signal. Pas une fin.

Il vous rappelle qu’un ajustement est nécessaire. Pas que vous êtes incompétent. Je trouve même que c’est une preuve de maturité entrepreneuriale. Parce que si vous ne doutez jamais, c’est dangereux. C’est là que la complaisance et l’arrogance s’installent de façon très sournoise.

Les entrepreneurs qui ne doutent jamais deviennent aveugles.

Ils foncent avec confiance… droit dans le mur. Ils prennent des risques inconscients. Ils n’écoutent rien. Ils pensent avoir la vérité infuse. Ils deviennent trop confortables les deux pieds sur le pouf en se disant que « la machine tourne tout seul! ». En business, le confort, c’est la pente glissante vers la stagnation.

Alors que faire quand le doute persiste?

  • Donnez-vous une date d’échéance. Un moment où vous tranchez. Sinon, ça traîne pendant des mois et ça gruge votre énergie mentale.
  • Écrivez votre scénario A et votre scénario B. Mettez vos options sur papier. Comparez-les froidement. Quel scénario est le plus aligné avec votre vision long terme?
  • Validez avec une personne stratégique de confiance. Pas un proche qui va vous dire ce que vous voulez entendre. Quelqu’un qui va vous challenger intelligemment.
  • Agissez rapidement après avoir décidé. Un doute résolu sans passage à l’action est un retour garanti à la case départ. Le doute ne disparaît que lorsqu’il est tranché par un geste.

Rappelez-vous que le doute est normal. Utile, même. Mais il doit servir à éclairer une décision, pas à l’éviter.

En business, l’indécision est coûteuse. Elle vous vole du temps, de la clarté et souvent… votre élan.

Alors posez-vous les vraies questions. Tranchez. Agissez. Et rappelez-vous : ce n’est pas parce que vous doutez que vous êtes faible… 

C’est parce que vous évoluez.