Mélanie est fleuriste depuis près de 20 ans. Elle a appris les rudiments du métier auprès de son premier employeur, qui l’a prise sous son aile au début des années 2000. De fil en aiguille, elle a exprimé son côté artistique par sa maîtrise de l’art floral.

Lorsque son patron lui a annoncé qu’il désirait prendre sa retraite, Mélanie n’a pas réfléchi longtemps pour lui proposer de racheter l’affaire. Ils se sont entendus sur le prix de vente et sur les modalités de paiement. L’achat était financé à 100 % par l’ancien propriétaire, et Mélanie devait utiliser les profits générés avec le temps pour le rembourser.

La nouvelle entrepreneure découvre rapidement que gérer une entreprise est moins « sexy » que ça en a l’air! Elle bûche fort, elle apprend la gestion sur le tas, comme tant d’autres, et elle rembourse le vendeur en cinq ans.

Elle est contente de cette réussite, mais ce n’est pas suffisant pour elle. Mélanie est ambitieuse, elle a pris confiance en elle et en ses capacités.

Avec un minimum de négociation, elle fait l’acquisition de deux autres succursales dans sa région. Les autres fleuristes sont âgés et au bout du rouleau. De son côté, elle a de l’énergie à revendre et elle croit pouvoir faire un « copier-coller » de sa façon de faire. Elle pense que ce sera un jeu d’enfant.

Comme tant d’autres avant elle, Mélanie pense que son premier succès sera garant de ses réussites à venir… et comme les autres, elle tombe dans le piège.

Au lieu de dénicher des employés fiables et qualifiés, elle décide de jongler avec les horaires des commerces pour pouvoir être partout – et finalement nulle part – en même temps.

Mélanie est à bout de souffle et travaille près de 100 heures par semaine pour très peu de résultats. Les bénéfices ont chuté et les clients sont plus ou moins satisfaits. Elle ne fait pas ses suivis. Elle devient réactive à tout ce qui se passe dans son entreprise… elle bascule dans un mode de survie.

Mélanie est un hamster.

Elle est prise dans sa cage à tourner dans sa petite roue, en accélérant toujours plus… et en y mettant toujours plus d’efforts. Des efforts qui ne donneront aucun résultat différent.

Courir en rond plus vite, sans chercher à faire autrement, est une des causes majeures d’épuisement et d’écœurantites aiguës chez les entrepreneurs.

Pourtant, notre premier réflexe lorsqu’on est débordé est de foncer tête baissée et de s’agiter dans tous les sens, croyant faire ce qu’il faut.

Un entrepreneur pris dans ce mode se fatigue toujours plus, sans possibilité de sortir de sa roue. Il pense qu’il doit accélérer et donner encore un grand coup pour avoir du succès.

C’est une illusion, un mirage.

On ne peut pas prendre les bonnes décisions et poser les bons gestes lorsqu’on est pris dans cette spirale infernale.

Un entrepreneur qui veut réussir, selon ses propres critères, est celui qui a compris qu’il vit dans « l’urgence de prendre son temps ». Il doit arrêter de courir, relever la tête, et s’assurer d’aller dans la bonne direction.

Dans les prochaines semaines, je vous partagerai certaines astuces que j’utilise pour entretenir ma proactivité, sans m’agiter pour rien.

Car, dans un premier temps, il faut basculer de la réactivité à la proactivité, pour ensuite l’entretenir.

Êtes-vous affligé par le syndrome du hamster?