Ça fait déjà plus de six mois que la pandémie a frappé. Je suis aux premières loges de la crise qui frappe les propriétaires de petites entreprises.

Depuis le 13 mars dernier, notre équipe a accompagné et conseillé des milliers d’entrepreneurs. Nous avons constaté la résilience, l’adaptation et l’ingéniosité des entrepreneurs face à la crise.

Ceux qui s’en sont bien sortis sont ceux qui ont basculé rapidement de la réactivité à la proactivité. Ces entrepreneurs sont de véritables caméléons en affaires, un atout indéniable pour traverser les tempêtes.

Ces femmes et ces hommes déterminés ont déjà un plan d’action clair pour la prochaine année. Ces entrepreneurs n’ont pas attendu la deuxième vague de restrictions et de mesures sanitaires pour bien se positionner. Quand ces mêmes entrepreneurs ont entendu dernièrement les mots « reconfinement » et « partiel » de la bouche de nos élus, ils étaient loin de paniquer.

Parce qu’ils sont prêtsParce que plusieurs ont investi dans leurs infrastructures, leurs processus, l’évolution de leur offre, la diversification de leur marché. Ils ont réfléchi avant la deuxième vague et ils ont déjà agi.

Bref, ces femmes et ces hommes jouent avec efficacité leur rôle d’entrepreneur, c’est-à-dire de travailler sur le développement de leur entreprise et non uniquement dans les opérations. De plus, ces entrepreneurs considèrent l’ensemble des parties prenantes de l’entreprise dans leurs décisions et leurs actions. Ils ne sont pas égoïstes.

Malheureusement, je vois aussi chaque semaine l’autre côté de la médaille. Je peux vous confirmer que l’automne va être rough pour plusieurs. Ceux qui n’ont pas voulu s’adapter… ceux qui se sont mis la tête dans le sable dans les derniers mois parce qu’il y avait eu un déconfinement. Ceux qui se sont aveuglés, les deux pieds sur le pouf, accrochés à la PCU et à la subvention salariale. Pour plusieurs de ceux-là, ça va faire mal.

Ces entrepreneurs dans le déni sont très dangereux pour tous ceux qui gravitent autour d’eux, à commencer par leurs employés et leurs clients. Ils vont en entraîner d’autres dans leur chute. On n’a qu’à penser à leurs fournisseurs qui deviendront des victimes collatérales.

Je sais que je prêche à des convertis, mais méfiez-vous de cette menace. Je ne vous souhaite pas de faire partie des dommages collatéraux des égoïstes irresponsables.

Si vous n’avez pas encore de plan de contingence et de continuité des affaires six mois après le début de la pandémie, rappelons-le, vous êtes en danger et vous n’évoluerez probablement plus.

« Je n’ai pas le temps » est le discours des victimes qui prouve que vous êtes en mode survie. Que vous avez de la difficulté à prioriser. Il faut avoir des objectifs clairs à long, moyen et court terme : oui, dans cet ordre-là!

Autrement, vous ne pourrez jamais avoir du succès durable en affaires. Il faut éliminer le bruit des opérations quotidiennes pour vous permettre de prendre les bonnes décisions et de poser les bons gestes.

Ce n’est pas un rêve de licornes et d’arcs-en-ciel ni un cauchemar de vendredi 13… C’est la réalité et vous êtes seul maître de votre adaptation dans la seconde tempête qui approche au loin.

De grâce, entourez-vous des bonnes personnes et surtout, passez à l’action pour vous aider à naviguer dans la mer agitée des prochains mois. Bien s’entourer, ça veut aussi dire investir. L’automne et l’hiver seront durs pour certains si rien n’est fait maintenant.

Je sais que plusieurs entrepreneurs sont blasés et risquent de jeter l’éponge s’il y a un confinement partiel dans les prochaines semaines. Une pensée ici pour les restaurateurs.

Voici quelques pistes de réflexion :

  • Avez-vous fait un budget de caisse pour valider vos liquidités des six prochains mois? (Envoyez-moi un courriel si vous désirez que je vous fournisse un fichier Excel…)
  • Avez-vous pris le temps de diversifier votre offre, votre marché ou vos affaires? (lien vers les textes de références)
  • Vos ventes des prochains mois sont-elles assurées? Les contrats signés?
  • Avez-vous les stocks nécessaires pour assurer votre production des prochains mois?
  • Quelles sont les personnes et les ressources dont vous pourriez vous entourer pour affronter une deuxième vague?
  • Avez-vous évalué des partenariats potentiels pour proposer votre offre à plus de clients?
  • Avez-vous un plan de communication en fonction de vos différents personas?
  • Avez-vous un plan de communication de crise si vous deviez fermer votre entreprise?
  • Entretenez-vous la relation avec vos clients actuels et vos anciens clients?
  • Avez-vous un plan d’action clair pour la pérennité et le développement de votre entreprise?

Êtes-vous vraiment prêts?

Ferez-vous partie de la solution ou du problème dans cette « Twilight Zone » qui guette les entrepreneurs cet automne?

Si vous n’avez pas commencé à y réfléchir, je prendrais, si j’étais vous, la fin de semaine pour le faire avant qu’il ne soit trop tard.