Ça sent mauvais dans l’air.

Une odeur, c’est invisible, mais c’est très désagréable. Ces jours-ci, je me sens exactement comme au printemps lorsque je me promène en campagne et que mes sens s’éveillent après une bonne bouffée d’air vicié par le fumier étendu par les agriculteurs.

Sauf que cette fois-ci, ça sent le propane…

Premier drapeau rouge : le taux directeur de la banque du Canada devrait encore augmenter dans les prochains mois, resserrant l’étau auprès des plus endettés. Conséquence : les projets d’investissements des entreprises sont retardés, même pour les entreprises habituellement proactives.

Deuxième drapeau rouge : les prêts « COVID » doivent être remboursés d’ici le 31 décembre pour profiter de la subvention qui vient avec. Le gouvernement va-t-il encore extensionner l’échéance de paiement?

Ajoutez à ça tous les défis rencontrés par les entrepreneurs en 2023 que l’on connaît déjà… Ça crée un cocktail potentiellement explosif. Il y a un nuage noir au-dessus de nos têtes. Parmi nous, certains marchent lucides en regardant le ciel pendant que d’autres restent la tête baissée. La tête dans le sable. Une seule petite étincelle, un seul petit imprévu, et le propane pourrait s’enflammer.

Ça va faire mal.

Je constate de plus de faillites et de fermetures d’entreprises. Mes partenaires des quatre coins du Québec m’en donnent plusieurs exemples depuis mon retour de vacances. L’autre signal inquiétant, c’est lorsque des entrepreneurs qui connaissent du succès me parlent de leurs soudains problèmes de cash flow et de mises à pied… Pas normal.

L’inquiétude gagne tranquillement du terrain. Toutes les semaines, des dizaines d’entrepreneurs me partagent leurs préoccupations et me demandent conseil. J’ai d’ailleurs commencé ma séance en direct du parcours interactif Deux-par-Quatre en abordant le sujet. La vigilance est de mise en tout temps, mais je vous recommande de l’être encore plus dans les prochains mois.

Je tiens tout de même à vous rassurer : dans certains secteurs de l’économie, ça va extrêmement bien. Sans vouloir être un prophète de malheur, j’ai peur de l’effet domino qui pourrait entraîner plusieurs entreprises moins vigilantes. Une réaction en chaîne indésirable alors que vous vous croyez à l’abri jusqu’à maintenant.

  • Avez-vous analysé votre portefeuille de clients?
  • Qui sont les plus à risque d’être entraînés par la fermeture d’un de leurs clients ou d’un fournisseur?
  • Avez-vous stabilisé vos besoins en matière première auprès de vos fournisseurs?
  • Surveillez-vous adéquatement vos comptes recevables?
  • Est-ce que vous avez suffisamment de liquidités pour répondre aux imprévus?
  • Quels sont les projets que vous devez prioriser pour mieux vous positionner dans votre marché?
  • Avez-vous diversifié votre clientèle et votre offre de produits-services? (Parenthèse, se diversifier, ce n’est pas s’éparpiller.)
  • Maintenez-vous une bonne relation avec votre banquier?
  • Avez-vous identifié tous les angles morts potentiels?

C’est le moment de se poser les bonnes questions, de prendre les décisions qui s’imposent et surtout de considérer les actions stratégiques pour le développement de votre entreprise.

Investissez intelligemment pour répondre à vos enjeux actuels. Être bien accompagné fera toute la différence entre prendre une bonne et une mauvaise décision d’affaires. Je le répète depuis des années : entourez-vous des bonnes personnes pour aiguiser vos réflexes d’affaires et surtout pour voir les choses autrement.

N’attendez pas trop tard et que ça sente mauvais dans votre business.

Cherchez la source de la fuite et neutralisez-la. MAINTENANT.