« Pourquoi est-ce que je fais tout ça pour si peu? »

C’est souvent par ce genre de phrase que commencent mes échanges avec des entrepreneurs en détresse qui me consultent. Ces femmes et ces hommes, des passionnés en affaires, travaillent très fort dans les opérations de leur entreprise pour des résultats souvent décevants.

Je ne ferai pas dans la dentelle aujourd’hui, mais c’est nécessaire. Survivre en affaires ne devrait pas être votre objectif. Survivre est tout simplement inacceptable quand on veut évoluer et prospérer en affaires.

Faire autrement doit devenir une obsession quotidienne. Faire mieux et plus avec ce que l’on a entre les mains est nécessaire. Autrement, vous risquez de travailler pour rien. Et ça passe par les chiffres. Les foutus chiffres! Vous devez développer une paranoïa financière.

J’en fais mention dans mon livre Deux-par-Quatre : j’ai déjà accompagné une entrepreneure qui perdait 2 $ chaque fois qu’elle vendait un de ses produits… son produit vedette et meilleur vendeur! Nous l’avons découvert en analysant ses chiffres et son prix de revient. Une fois ce problème corrigé, nous avons pu nous concentrer sur son développement des affaires. Autrement, nous n’aurions pas identifié la vraie source du problème, tournant en rond comme un chien qui court après sa queue.

Bref, oubliez le demi-marathon si vous n’avez pas d’abord réglé vos maux de genoux avec votre physiothérapeute. Identifiez les vrais problèmes, la source de votre mal, avec votre cashflow. Êtes-vous, oui ou non, dans cette situation?

Être en contrôle de vos chiffres devrait être une obsession constante. Beaucoup trop d’entrepreneurs gèrent encore en fonction de l’argent ou de l’absence d’argent dans le compte bancaire. Si c’est votre cas, et je vous le dis avec du tough love, c’est extrêmement amateur.

Comment voulez-vous prendre de bonnes décisions et prospérer alors que vous ne connaissez pas la santé financière réelle de votre entreprise?

Je ne vous parle pas de calculer tous les ratios comptables et d’en connaître leur signification par cœur, mais vous devez comprendre va votre argent.

Premier geste à poser : faites des spots check annuels avec vos assurances, vos frais bancaires et ceux liés à vos prêts, ainsi que vos frais de télécommunication. Plusieurs de mes clients ont récupéré des milliers de dollars… juste en comparant et en négociant un minimum avec leurs fournisseurs.

Un de mes clients en construction a récemment récupéré plus de 4 000 $ en demandant une soumission auprès d’une nouvelle compagnie pour ses assurances. Son courtier habituel lui proposait « ce qu’il y a de mieux sur le marché », sans tenir compte des besoins réels de son entreprise. Pourquoi être trop assuré?

Autre exemple : avec un autre client, propriétaire d’une agence numérique, nous avons constaté qu’il payait des abonnements mensuels pour une tonne d’outils ou de services en ligne. Après analyse rapide, il a coupé la moitié de ces outils parce qu’il ne les utilisait plus ou simplement parce que le service était inclus dans d’autres abonnements qu’il payait déjà.

Mon meilleur cas vécu est le suivant : un de mes clients à la barre d’un commerce de détail a récupéré plus de 30 000 $ en renégociant les frais de service qu’on lui facturait pour l’acceptation de paiements par cartes de crédit et de débit. Son fournisseur habituel avait changé de modèle d’affaires et ses frais avaient explosé. Ça lui a pris quatre heures pour changer de fournisseur. C’est un peu comme s’il avait gagné 8 500 $ l’heure en faisant ces démarches. Pas pire comme retour sur investissement!

Ne laissez pas VOTRE argent sur la table. Encore moins dans la poche de vos fournisseurs lorsque vous ne percevez plus leur valeur ajoutée.

La question clé à se poser lorsque vous analysez chacune de vos dépenses est toute simple et devrait vous obséder comme entrepreneur.

En as-tu ENCORE besoin?