Le retour en zone rouge et les restrictions supplémentaires annoncées par le gouvernement Legault pour les villes de Québec, Lévis et Gatineau sont difficiles à avaler. C’est dur sur le moral des entrepreneurs, surtout de ceux qui sont touchés de plein fouet par une fermeture subite. Comme entrepreneur, vous avez sûrement l’impression comme moi de revivre le printemps dernier. Le choc, l’incertitude, le désarroi, la résilience…
La résilience, c’est bon pour se relever après un coup dur. Mais la résilience à elle seule a ses limites lorsqu’on revit constamment la même situation sans contrôler la décision. C’est un peu comme Tom Cruise dans le film Un jour sans fin qui recommence toujours la même journée…
Les entrepreneurs ont tous été affectés par la pandémie. Même ceux qui ont créé des opportunités jonglent quotidiennement avec le doute et l’incertitude. Même ceux qui connaissent une hausse de leur chiffre d’affaires. Nous avons tous besoin de la tape dans le dos et des encouragements concrets. Laissez faire les arcs-en-ciel et et les « Ça va bien aller! » SVP.
Ma première pensée va aux restaurateurs des zones rouges. Fermer un restaurant entraîne inévitablement des pertes de stocks et d’employés. Je connais des restaurateurs qui avaient choisi de ne pas rouvrir leur salle à manger il y a quelques semaines, justement parce qu’ils anticipaient ce qui se produit maintenant.
Ma seconde pensée, c’est pour toutes les entreprises non essentielles qui doivent malheureusement fermer une fois de plus, « temporairement », à Québec, Lévis et Gatineau. Même si le gouvernement offre des programmes d’aide financière, ça n’a rien à voir avec le fait de gérer normalement son entreprise.
Troisièmement, sachez que presque tous les entrepreneurs sont à bout, même si leurs affaires vont théoriquement bien. Certains s’ouvrent aux autres avec humilité alors que plusieurs n’en parlent tout simplement pas. C’est rough pour tout le monde. Si ce n’est pas financièrement, c’est humainement.
Mes pensées vont aussi aux conseillers aux entreprises qui travaillent dans les organisations de développement économique comme les MRC, CLD, villes, Services Québec, Investissement Québec, SADC et CAE. On les oublie souvent, mais ces femmes et ces hommes font un travail colossal et exigeant depuis le début de la crise. Bien qu’ils ne prennent pas de risque comme des entrepreneurs, ces gens-là sont au front pour soutenir les entrepreneurs. Ils vivent leur détresse. Ils sont les mandataires des mesures d’aide financière. Leur rôle a changé drastiquement, passant de l’aide au développement à l’aide d’urgence.
Le meilleur vote de confiance envers les entrepreneurs présentement, c’est que chacun d’entre nous se conforme aux règles jusqu’à l’été. Nous avons une responsabilité de faire un dernier effort significatif.
Une dernière chose. Pour ceux dont les affaires vont bien, je vous mets au défi de poser un geste concret d’entraide envers un entrepreneur. Une fois par semaine. Ça peut être de passer une commande spéciale à votre restaurant de quartier, de donner du temps, de prendre des nouvelles ou même d’offrir une oreille attentive.
C’est dans l’adversité que l’on voit le vrai visage des gens. Particulièrement lorsque c’est le temps d’aider et de s’entraider.
Allez-vous soutenir un entrepreneur?