- Bonjour Monsieur Vézina, j’aimerais vous offrir un entretien gratuit de 30 minutes pour explorer les diverses façons d’attirer plus de clients par le web avec votre entreprise.
- Êtes-vous bien certain que c’est gratuit? Vous allez faire semblant de m’écouter pour ensuite tenter de me vendre quelque chose qui n’est pas ma priorité actuelle en essayant de me faire sentir cheap parce que vous m’avez offert gracieusement 30 minutes…
- Euh, mais oui, je vous assure que c’est gratuit.
- Rectification : il n’y a rien de gratuit. Il m’en coûte 30 minutes de mon temps afin de profiter de quelque chose de « gratuit ». Si vous le désirez, je peux vous envoyer une facture d’honoraires comme consultant afin de pouvoir vous écouter. C’est ce que vous souhaitez?
- Non, merci. C’est moi qui vous offre quelque chose.
- Vous n’êtes donc pas disposé à recevoir mon offre, alors que vous me poussez la vôtre dans la gorge?
Ouin, je sais. J’ai été un peu cocky et baveux avec cet entrepreneur qui tentait de me « vendre sa gratuité ». Il a écopé pour les cinq autres pseudo-experts web comme lui qui me harcèlent toutes les semaines en utilisant la tactique de la gratuité.
Comment ce vendeur m’a-t-il ciblé?
Quelques semaines plus tôt, j’avais vu passer sur le web une offre d’un logiciel de facturation gratuit pour les entrepreneurs. C’est ce que l’on appelle un modèle d’affaires freemium. L’idée est d’offrir gratuitement un produit afin de réduire les craintes des utilisateurs et ainsi bâtir leur confiance envers notre entreprise. Nous pouvons ensuite faire passer ces utilisateurs gratuits à un modèle payant que l’on appelle premium. L’objectif est de convertir les utilisateurs gratuits en clients payants. Point.
Derrière cette stratégie se cache un écosystème complet d’offres complémentaires subséquentes. Pour tester ce genre d’entreprise, un de mes clients m’a recommandé de créer une nouvelle adresse courriel, avec un fournisseur quelconque, afin de valider combien de fois mon courriel serait revendu à d’autres entreprises.
Eh oui, j’ai été, comme vous pourriez l’être, surpris de constater à quel point le téléchargement d’un ebook ou le visionnement d’un webinaire gratuit peut nous inonder de courriels indésirables. Plusieurs pseudo-experts web utilisent cette tactique déplorable.
Morale de l’histoire? La gratuité n’existe pas. Arrêtez de vous mettre la tête dans le sable.
Qu’on se le dise, la gratuité n’est qu’une illusion qui crée des attentes contradictoires pour les deux parties.
D’un côté, il y a le bénéficiaire (le prospect) qui est content d’avoir accès à un produit ou un service gratuit que ce soit un webinaire, un échantillon, une consultation, un appel-découverte, un ebook, une infolettre, un logiciel de facturation, etc.
Ne soyez pas naïf.
De l’autre côté, celui qui a offert la gratuité demande quelque chose en retour : votre courriel, vos coordonnées, votre engagement, une faveur ou encore une compensation future.
La gratuité est donc une forme de manipulation de l’esprit.
Être redevable ou ne pas l’être, telle est la question… Même lorsque le geste est effectué soi-disant sans rien attendre en retour, il y a une graine qui est semée pour un retour d’ascenseur.
C’est un peu comme un pêcheur qui offre « gratuitement » un vers de terre à un poisson. Ce dernier, tout content d’avoir une offre incroyable, se jette dessus et… surprise! Il est ferré par l’hameçon qui venait avec cette gratuité.
Ne soyez pas ce poisson. Ne mordez pas naïvement à l’hameçon.