Mon dernier article sur le ghosting a beaucoup fait réagir sur LinkedIn. J’aimerais donc récidiver dans la même veine en traitant d’un autre comportement toxique qui s’est amplifié dans la dernière année : la présence-absence virtuelle.

Il y a quelques mois, j’étais en réunion virtuelle avec mon associé Michel lorsque je l’ai interrompu dans son élan. Il fallait absolument que je lui parle du message qui venait d’atterrir dans ma boîte courriel.

Je me suis rapidement mis à rire jaune, tout en m’excusant de ma conduite.

Vous auriez dû voir le visage de Michel… Ceux qui le connaissent n’ont aucun mal à imaginer sa réaction. Je l’avais interrompu pour lui parler d’une information beaucoup moins importante que notre conversation en cours. Je ne l’écoutais pas, point. Et il n’a pas apprécié.

J’ai réalisé à ce moment que j’étais distrait par tout ce qui était ouvert sur mon ordinateur alors que j’étais en rencontre virtuelle avec lui…

… et que je me comportais également ainsi avec nos employés!

Jamais avec des partenaires ou des clients.

Pas fort, non?

Depuis que la pandémie a frappé et que les réunions virtuelles sont devenues une mode bien ancrée dans nos Google Agenda, plusieurs d’entre vous ont probablement agi de la même façon sans trop y porter attention.

Régulièrement, en réunion avec des clients ou des partenaires, je cesse de parler lorsque je les vois faire autre chose. Mes interlocuteurs me regardent alors avec incompréhension, des points d’interrogation dans le visage. Je leur mentionne qu’ils ne sont pas avec moi, qu’ils sont absents de notre conversation.

Ne devrait-on pas se concentrer exclusivement sur l’individu en face de nous? Pourquoi sommes-nous incapables de garder le focus sur une conversation?

C’est un peu comme lorsqu’on est en discussion avec un client et que l’on répond en même temps à un message texte ou à un appel. Ça ne se fait pas!

Ce n’est pas du multitâche, c’est un manque flagrant de savoir-vivre. Ce n’est pas professionnel. C’est AMATEUR.

Le problème, c’est que nous sommes obsédés par la prochaine tâche à accomplir, au lieu d’être concentrés sur celle du moment présent. Et parfois, cette supposée prochaine tâche, c’est du divertissement non prioritaire – la dernière publication de la cousine Julie sur Facebook racontant sa fin de semaine « extraordinaire » au chalet ou le soudain plaidoyer de Jérôme sur la marque employeur sur LinkedIn – alors que l’on a une business à faire croître.

À quoi pensez-vous? Pourquoi n’êtes-vous pas concentré sur la tâche que vous êtes en train d’accomplir?

Ne me lancez pas de tomates tout de suite… Je plaide coupable!

Si ça ne vous intéresse pas ce que raconte votre interlocuteur, coupez court poliment à la conversation au lieu d’agir de la sorte. Autrement, soyez présent.

J’appelle ce fléau la présence-absence virtuelle. C’est être « on and off » en même temps. Essayez-le avec votre téléphone : « on » et « off », ça ne marche pas!

Ce comportement est toxique pour le développement et l’entretien de vos relations d’affaires. C’est néfaste pour votre réputation comme entrepreneur.

Comment vous sentez-vous lorsque votre interlocuteur ne vous écoute pas?

Alors, évitez de faire de même.

Et dernier point : quand vous êtes en rencontre, il ne suffit pas d’écouter. Regardez votre interlocuteur dans les yeux. C’est l’ingrédient de base pour bâtir une relation de confiance en affaires.