On ne parle que de l’histoire de Caroline Néron depuis jeudi soir.

Plusieurs d’entre vous m’ont demandé ce que je pensais de la débâcle de Caroline Néron, mise au grand jour par TVA dans une opération évidente de relations publiques.

D’un côté, il y a ce que vit la femme. Et de l’autre, ce qu’a fait l’entrepreneure.

Je ne commenterai pas la situation personnelle et amoureuse de Caroline Néron. C’est privé et ce n’est pas de nos affaires. Le love money, c’est de l’argent privé donc pas d’intérêt public.

Quant à l’entrepreneure, je dois vous avouer que je suis très mitigé sur cette histoire.

Premièrement, j’ai eu le réflexe suivant : encore un autre Dragon imposteur qui en arrache et surtout, qui en arrachait alors qu’il était assis dans son fauteuil à donner des conseils et à avoir l’air big alors que c’était du fakeJe trouve ça complètement frauduleux, malhonnête et irresponsable. C’est rire en pleine face des entrepreneurs qui venaient faire leur pitch et du public qui regardait l’émission. 

Malgré leurs défis antérieurs, les Dragons choisis devraient, selon moi, être dans une position forte, assez confortable et posséder réellement eux-mêmes l’argent qu’ils « investissent » lorsqu’ils participent à l’émission Dans l’œil du Dragon sur les ondes de Radio-Canada.

Dans un deuxième temps, gérer une entreprise en croissance est un défi en soi. Un entrepreneur se doit d’être ambitieux et de prendre des risques qui peuvent le mettre dans une position financière inconfortable. Je le répète : prendre des risques est un must pour réussir en affaires. Cependant, il faut éviter à tout prix de courir après tout ce qui brille en diversifiant trop nos activités ainsi que nos produits. Le core business de Caroline Néron, c’était les bijoux. Avec les sacs à main et son association avec Éric Lapointe, l’entrepreneure a dérivé de son plan de match.

Notre modèle d’affaires doit se rentabiliser rapidement afin d’éviter de creuser sa tombe et de brûler continuellement l’argent des autres…

Je pourrais vous en parler longtemps : c’est facile de dépenser de l’argent que l’on ne possède pas. 

Je l’ai moi-même vécu, entre autres, avec Transport BLV alors que j’étais associé minoritaire dans l’entreprise.

L’important pour un entrepreneur en difficultés, c’est de pouvoir assumer la responsabilité de ce qui lui arrive et d’éviter de jeter le blâme sur les autres comme l’a fait Caroline Néron.

Selon moi, si l’ex-Dragonne est réellement une entrepreneure qui se respecte, elle doit se regarder dans le miroir et dire : « Oups, je l’ai échappé celle-là, par ma faute. Je vais donc assumer la responsabilité et rebondir malgré les défis qui m’attendent et ce que les autres pensent de moi. »

Toutes ses décisions, son attitude et ses actions détermineront ce que l’on retiendra d’elle à partir de maintenant.

Un entrepreneur en difficulté doit prendre des décisions difficiles et être résilient.

Voilà ce que ça signifie, savoir rebondir en affaires.