Lorsque nos affaires vont bien, notre regard est porté au loin vers l’horizon, vers nos aspirations. Comme entrepreneur, nous sommes bien conscients que c’est souvent une période d’accalmie parmi nos nombreux défis.

Nous ne sommes pas naïfs. Tôt ou tard, un événement nous force à régler des problèmes ou à affronter des déceptions. Ce n’est pas être fataliste ou pessimiste, c’est être réaliste.

Un contrat que nous tenions pour acquis nous échappe pour une raison mystérieuse.

Déçu, on se retrousse les manches pour redoubler d’ardeur.

Un client de longue date fait du ghosting alors que nous essayons de le relancer.

On rumine et on se demande pourquoi ce client refuse de rappeler… A-t-on commis une maladresse ou un impair? Un problème avec la dernière facture?

Une employée clé nous abandonne avant notre rush annuel pour 25 000 $ de plus par an chez un concurrent…

Ne pouvant renchérir, on la laisse partir en sachant que l’on aura de la difficulté à la remplacer à court terme. On encaisse et on travaille plus d’heures pour compenser.

Après des mois d’investigation, nous apprenons que notre douce moitié a un cancer.

On libère du temps dans notre agenda pour être plus disponible pour l’être aimé… On compense alors ces heures en travaillant plus tard le soir et très tôt le matin. On se dit que l’on dormira plus, plus tard…

Une vague de clients reporte les contrats prévus en raison de l’incertitude du climat économique.

Frustré, on remet en question notre capacité à rester en affaires. Pourquoi se démener comme un diable dans l’eau bénite alors que l’on pourrait travailler presque n’importe où pour un salaire plus élevé dans le contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre?

Combien de fois avez-vous vécu ce type de situation?

Plusieurs entrepreneurs m’ont confié qu’ils se sentaient actuellement vulnérables. Leurs carapaces, autrefois à toute épreuve, sont maintenant fissurées et fragilisées.

Ce n’est pas nécessairement la violence d’un coup de deux-par-quatre qui nous met au plancher. C’est la répétition et l’accumulation des coups durs qui font habituellement le plus mal… Cet acharnement des mauvaises nouvelles remet en question notre propre résilience comme entrepreneur. Et disons-nous les vraies affaires : ça use au quotidien.

Ouvrons les yeux : les entrepreneurs (même les plus proactifs) subissent une augmentation des embûches sur leur route. Outre les défis d’approvisionnement, le contexte précaire de l’embauche des travailleurs, l’augmentation des tarifs et des délais de livraison, il ne faut pas négliger les impacts de la vie familiale sur nos affaires. La rentrée est toujours infernale!

C’est la vie, me direz-vous… Il reste tout de même que le doute s’installe. Plusieurs entrepreneurs se demandent s’ils doivent se relever encore et encore, ou tout simplement baisser les bras.

L’accumulation des déceptions et des coups de deux-par-quatre draine l’énergie des entrepreneurs comme un vampire. Et ça nourrit l’usure…

Oui, mais, on fait quoi maintenant?

Chaque cas est unique. Mais voici quelques pistes de réflexion :

  1. Revenez sur votre mission, votre vision et vos valeurs. Rappelez-vous les raisons fondamentales pour lesquelles vous êtes en affaires et effectuez une mise à jour si nécessaire.
  2. Questionnez-vous sur la pertinence de votre modèle d’affaires. Plusieurs choses ont changé et continuent d’évoluer. Ce devrait être la même chose pour vous. Une entreprise est un système dynamique, en mouvement. Ce n’est pas parce que vous faites quelque chose d’une certaine manière depuis 20 ans que c’est toujours d’actualité.
  3. Misez uniquement sur vos zones d’excellence, celles pour lesquelles vos clients perçoivent votre valeur ajoutée. Évitez de vous éparpiller à vouloir tout offrir en même temps.
  4. Cherchez à réduire ou à actualiser votre structure. Réorganisez le travail de votre équipe et explorez les alternatives (pigistes, sous-traitance, partenariats, etc.).
  5. Entourez-vous de gens de confiance avec qui vous pouvez partager vos états d’âme et ventiler ce que vous vivez. Que ce soit avec un conseiller de confiance, un groupe d’entrepreneurs ou encore un mentor. Ne gardez pas ça uniquement pour vous.
  6. Inspirez-vous d’histoires de résilience d’autres entrepreneurs. Ce n’est pas pour rien que j’ai rédigé le livre MARQUÉS AU FER ROUGE…

Vous devriez toujours chercher à être en mouvement, autant pour vous sur le plan personnel que pour votre entreprise. Sinon, c’est le début de la fin. Parce que si vous ne carburez plus à la motivation, votre chiffre d’affaires piquera du nez tranquillement, mais sûrement…

Il y a plusieurs années, un de mes mentors m’avait mentionné que 80 % de son chiffre d’affaires provenait toujours d’un noyau de nouveaux produits (ou services) qu’il n’offrait pas deux ans plus tôt. Cet homme d’affaires provoquait l’évolution de ses affaires. Je vous suggère d’y réfléchir puisque vous avez toujours le choix : provoquer le changement ou le subir.

Comme le disait Winston Churchill, « Mieux vaut prendre le changement par la main avant qu’il ne nous prenne par la gorge. »

C’est le moment idéal pour effectuer des changements profonds dans votre façon de faire de la business.

Avez-vous besoin d’aide pour y voir plus clair?