Vive l’Abitibi! J’ai fait huit heures de voiture la semaine dernière pour rencontrer un de mes clients près de Val-d’Or. L’avion étant trop imprévisible avec les retards de vols, je préfère prendre mon véhicule. J’en profite pour faire quelques appels et écouter un bon livre audio.

Mon client de Val-d’Or est à la tête d’une belle entreprise familiale dont la troisième génération s’apprête à prendre la relève. Je me déplace pour des demi-journées d’accompagnement afin de l’aider à finaliser la réflexion stratégique qui déterminera leur plan de match.

Une fois chez mon client, j’explique à Jean-Philippe, un des associés, que je vais avoir besoin d’un café parce que j’ai très mal dormi. Je passe systématiquement une mauvaise première nuit lorsque je dors à l’hôtel. La session de près de trois heures se passe bien avec mes clients, même si je ne me sens pas tout à fait à mon top. Je conclus la session avec les cinq personnes présentes en leur mentionnant que l’on se reverra le lendemain matin pour conclure l’accompagnement.

Arrivé à ma chambre d’hôtel une trentaine de minutes plus tard, je décide de faire une petite sieste pour me reposer avant d’attaquer mon après-midi. Une fois réveillé, je saute dans ma voiture pour rejoindre Christian et Marie-Andrée aux bureaux de la MRC. Ils veulent que je leur présente brièvement mon nouveau modèle d’affaires et veulent échanger sur la tenue d’un événement dans leur région qui aura lieu dans les prochains mois.

Pendant la rencontre, je commence à avoir de la difficulté à parler sans tousser, vite une pastille aux cerises pour amoindrir les effets négatifs. Christian m’offre un verre d’eau que je refuse. Ça continue de me chatouiller dans la gorge…

Un coup de fatigue s’empare de moi dès mon retour à l’hôtel. Je me recouche pour 15 minutes. En me réveillant, je sais que quelque chose cloche; j’ai des sueurs froides et j’ai vraiment froid. Je fais clairement de la fièvre. Pas besoin de thermomètre pour le confirmer lorsqu’on en fait vraiment, on le sent! Il est 16 h 30.

Toutes sortes de questions se bousculent dans ma tête dont la principale est : dois-je annuler la rencontre prévue avec mes clients le lendemain matin?

Dix minutes plus tard, j’écris un courriel à mon client pour lui annoncer que je dois annuler la rencontre prévue le lendemain matin. Je lui explique ma fièvre et le mal de tête persistant qui augmente en intensité. Pour prendre ma décision, je me suis dit que j’aurais probablement annulé tout ce que j’avais de prévu le lendemain même si j’avais été au bureau à la maison en virtuel.

Offrir le meilleur de soi-même est une question de professionnalisme. Êtes-vous toujours à votre meilleur?

Être à son top, ce n’est pas une question d’être en forme à 100 % comme si vous étiez prêt pour un marathon. Il y a toujours un défi ou une préoccupation qui nous empêche d’être parfaitement en forme. On n’a pas toujours la conscience tranquille, que ce soit en raison d’une nuit de sommeil coupée en deux, d’un rhume qui traîne, de préoccupations financières ou de problèmes avec les enfants à la maison. Ce dont je vous parle, c’est d’être à son meilleur pour pouvoir servir adéquatement ses clients ou d’offrir la qualité standard habituellement proposée par votre entreprise.

Offrez-vous toujours la version premium de vous-même à vos clients?

Participer à une séance Zoom de 30 minutes alors que l’on est enrhumé est une chose, animer une session de trois heures alors que l’on est malade en est une autre.

Personnellement, si je me sens à 80 % de mes capacités, c’est un no-brainer. Je fais la job et je respecte mes engagements. Si je me sens fiévreux, que ma capacité de concentration est affectée ou si je ne suis pas en mesure de soutenir une conversation de 30 minutes, j’aime mieux annuler.

« Je ne vaux pas aujourd’hui le montant que je te facturerais », m’a déjà dit un collaborateur qui reportait une rencontre après une nuit blanche.

La pandémie nous a appris une chose : on préfère se tenir loin d’un individu malade! La majorité des gens sont compréhensifs sur ce sujet et ne feront pas de montée de lait. Et s’ils en font, ce sera révélateur sur la qualité de votre relation d’affaires.

Réfléchissez bien à cette question : à quel moment ne vous sentez-vous pas à votre meilleur?