Toute une nouvelle cette semaine dans le monde des médias au Québec : Groupe TVA licencie le tiers de ses effectifs et revoit complètement son modèle d’affaires. La télévision à TVA ne sera plus jamais la même.
L’erreur, c’est de s’accrocher à l’idée que TVA est un cas isolé. Il y a eu trois fois plus de licenciements collectifs au Québec en septembre dernier qu’en septembre 2022. Avec les annonces de coupures chez Desjardins en octobre et celles de TVA hier, il faut s’attendre à encore plus de répercussions en 2024.
Les coupures à TVA frappent l’imaginaire parce que TVA et LCN scorent avec leurs cotes d’écoute. Explication de Pierre-Karl Péladeau : les téléspectateurs sont au rendez-vous, mais pas les revenus publicitaires.
Je suis empathique envers tous ces employés qui perdront leurs emplois. Cela dit, d’un point de vue business, TVA a attendu trop longtemps avant de faire le ménage. Le bilan financier de TVA est déficitaire depuis 2021! Ça été très long, mais Québécor a finalement compris qu’il devait faire le ménage pour survivre et réduire ses coûts au lieu de s’entêter dans un modèle d’affaires qui ne marche plus.
TVA est une entreprise qui menotte sa clientèle avec ses options et forfaits en câblodistribution (via Vidéotron) au lieu d’offrir de la flexibilité pour ceux qui paient pour Netflix et cie. Concrètement, c’est carrément impossible de visionner un bulletin de nouvelles de LCN en direct sur son téléphone. On nous force à ouvrir la télé et s’abonner!
Résultat : les clients ont déserté parce que ça leur coûte trop cher et parce qu’on ne leur offre pas un besoin en temps réel. TVA n’a pas su suffisamment s’adapter aux changements d’habitudes de ses clients, plus particulièrement les jeunes. C’est beaucoup plus facile de consommer le produit souhaité en temps réel que d’attendre l’émission diffusée dans 48 minutes sur le câble. Qui attend encore 18h00 pour écouter un bulletin de nouvelles en direct?
L’environnement d’affaires évolue, les comportements des consommateurs changent. Conséquence : les entreprises doivent s’adapter. Et ça prend des changements profonds! Pourtant, combien d’entrepreneurs préfèrent foncer tête baissée et s’acharner dans un modèle qui ne fonctionne plus dans le contexte actuel… et celui des 10 prochaines années!
- Un régime minceur est essentiel maintenant parce que la croissance des entreprises ne doit pas être supportée par l’embauche de nouveaux employés.
- Le mur approche à grande vitesse et les dégâts seront majeurs pour ceux qui ne désirent pas remettre en question leur façon de faire de la business. Je vous le dis, ça va faire mal.
Pourtant, plusieurs refusent de prendre les décisions difficiles qui s’imposent. Jouer à l’autruche n’est pas une option pour les entrepreneurs proactifs. Pourquoi garder des employés non productifs au lieu de les congédier?
J’accompagne présentement plusieurs entrepreneurs audacieux qui prennent des décisions courageuses pour assurer la pérennité de leurs affaires. Un élément les distingue : leur capacité de prendre le pas de recul nécessaire pour remettre en question tout ce qu’ils font. TOUT.
L’idée, c’est d’avoir une lecture juste et honnête de leur situation actuelle et de revoir les tactiques pour parvenir à la croissance souhaitée, sans ignorer les vrais enjeux et les vrais écueils à venir. Ces entrepreneurs ne restent pas prisonniers du modèle de leur réussite antérieure. Ils challengent le statu quo et changent les règles de LEUR jeu avant que les autres ne les forcent à le faire.
Vous avez une belle opportunité de faire un reset et de redéfinir votre modèle d’affaires avant qu’il ne soit trop tard.
Par exemple, vous devriez faire le ménage tous les ans dans vos produits, vos services, vos employés, vos clients, vos fournisseurs, vos propres comportements, etc. Si Pierre-Karl Péladeau le fait, vous devriez avoir le même réflexe.
Les difficultés des plus grosses entreprises doivent servir de leçon pour toute entreprise qui se croit invincible en raison de sa popularité. Même les plus populaires, comme TVA, doivent mettre un genou à terre et effectuer un repli stratégique.
- Votre business est-elle trop focus sur une seule génération comme TVA l’était avec les adultes de 40-45 ans et plus?
- Est-ce que votre clientèle est bien diversifiée?
- Parlez-vous à toutes les tranches d’âge de votre clientèle?
- Adaptez-vous votre offre en conséquence?
- Avez-vous la bonne équipe pour atteindre la prochaine étape de votre évolution?
- Êtes-vous bien accompagné et prêt à vous faire challenger?
La question que vous devez vous poser cette fin de semaine est : dois-je faire le ménage? Et dans quel secteur de ma business? Par où commencer?
Food for thought.