La dernière fois que j’avais vécu cette émotion, c’était il y a six mois. Un sentiment de mini-panique paralysant.
En écoutant un des derniers points de presse du gouvernement du Québec et en croisant dans ma tête toutes les informations fournies par certains de mes contacts clés, j’ai eu un moment de mini-panique comme lors du fameux vendredi 13 mars (l’histoire complète de ce vendredi 13 fait d’ailleurs l’objet de l’introduction de mon nouveau livre Évolution).
J’ai l’impression que nous sommes endormis et que plusieurs entrepreneurs ont encore la tête dans le sable.
Endormis par la température, puisqu’il fait encore beau dehors.
Endormis par un été qui a été « correct », grâce aux touristes locaux et aux campagnes d’achat local.
Endormis par le système des zones de couleurs aux conséquences progressives, variables et floues.
Endormis par la polarité des opinions sur les médias sociaux, des opinions manquant cruellement de nuance.
Endormis par les mesures d’aide des deux paliers gouvernementaux.
Endormis par les chiffres d’affaires boostés par la subvention salariale du gouvernement fédéral.
Une pensée m’a alors traversé l’esprit : sommes-nous prêts? Suis-je prêt?
Je vous pose donc la question (oui encore) : êtes-vous prêt?
Si vous ne vous posez pas aussi cette simple et unique question, ce n’est pas normal.
Ça fait six mois que la pandémie s’est installée au Canada. Je ne vous demanderai pas si vous avez fait votre plan de contingence et de continuité des affaires. Vous devriez en avoir un depuis plusieurs mois.
Ce n’est plus le temps de planifier, c’est le temps d’anticiper.
Si vous êtes encore dans une zone orange, vous ne devriez pas être surpris lorsque votre région va passer au rouge. Quelles seront les conséquences potentielles pour votre entreprise?
Si vous êtes surpris lorsque ça va arriver, c’est que vous n’êtes pas prêt.
Il ne faut pas retomber dans le piège de la réactivité aveugle en s’immobilisant et en paniquant, comme plusieurs l’ont fait au printemps.
Parenthèse : Je ne veux pas être alarmiste ni pessimiste. Allez relire mes textes depuis le 10 mars dernier et vous réaliserez que je suis réaliste depuis le début. Et c’est la même chose avec Évolution; mon dernier livre est encore plus d’actualité depuis sa sortie l’été dernier.
Si vous discutez avec des entrepreneurs du domaine du voyage, vous allez comprendre que l’économie tout entière va être chamboulée pendant encore plusieurs années et que les habitudes de consommation de vos clients changent déjà.
Je vais être dur avec ma prochaine affirmation, car plusieurs entrepreneurs n’ont pas encore compris (ou pensent avoir compris alors qu’ils sont dans le déni).
« There is no turning back ». Il n’y aura pas de retour en arrière vers la normalité que vous avez connue. Nous vivons présentement une rupture.
L’impact va perdurer, et ce, peu importe votre secteur d’activité. Même si votre entreprise fait des affaires d’or actuellement.
Au début de la pandémie, sur mes recommandations, plusieurs d’entre vous se sont adaptés et se sont ajustés. Pourtant, plusieurs sont retournés depuis un certain temps dans leurs bonnes vieilles pantoufles. C’est confortable, comme écouter Netflix en coton ouaté.
Est-ce votre cas?
Si oui, wake up. Maintenant.
Vous devez anticiper la suite, la séquence des événements à venir pour votre entreprise, en vous positionnant toujours avec deux coups d’avance sur les autres. Comme aux échecs. C’est l’art d’être Stratégique avec un grand S. Avant d’être échec et mat.
À court terme, votre job, c’est d’anticiper les annonces des mesures gouvernementales pour être proactif et non réactif. Vous remarquerez que le gouvernement de François Legault annonce une couche de plus chaque semaine, en réaction à la hausse marquée des cas de COVID-19.
Je l’ai écrit dans mes derniers textes, mais vous devez aussi :
- Évaluer votre diversification en anticipant les besoins de votre marché.
- Comprendre votre chaîne alimentaire en anticipant les coups durs potentiels sur vos fournisseurs et votre clientèle.
- Identifier les petits gestes qui comptent pour vos partenaires.
- Solidifier vos ententes et vos contrats en ajustant vos clauses de rupture de contrat.
De plus, la pandémie a le dos large et devient trop souvent une excuse parfaite pour que certains de vos clients reportent de la business avec vous… même si votre carnet de réservations ou votre agenda est présentement rempli.
L’exemple est typique, mais j’ai vu des restaurants perdre toutes leurs réservations d’un coup en raison du doute semé par le système des zones de couleurs AVANT MÊME les annonces de zones rouges actives.
Ensuite, vous devez anticiper ce qui risque d’arriver dans les prochaines années afin de vous ajuster dès maintenant.
Je n’ai pas de réponses toutes faites à vous donner. C’est à vous de trouver les réponses à vos questions.
Avez-vous pensé aux différents scénarios possibles?
Avez-vous anticipé l’avenir de votre entreprise?
Et surtout, êtes-vous dans l’action maintenant?