Je discutais avec un groupe d’entrepreneurs d’expérience dernièrement, lorsque l’un d’entre eux a apporté un point intéressant qui résume bien une vérité peu abordée.

– Alex, quand j’ai démarré mon entreprise, j’étais sûr de moi et toujours convaincu que je prenais les bonnes décisions. Depuis quelque temps, encore plus depuis que je suis vos programmes, je prends plus de temps pour réfléchir à mes décisions et à mes actions…

– C’est normal. C’est ce qu’on appelle de la maturité entrepreneuriale.

Nous sommes naïfs et bercés d’illusions lorsqu’on démarre notre entreprise. Comme vous le savez par expérience ou si vous lisez mes livres, la réalité est beaucoup moins sexy. Tôt ou tard, on frappe notre Waterloo, on reçoit un solide coup de deux-par-quatre et on constate que notre vision n’est qu’un mirage.

Nous nous forgeons comme entrepreneur dans l’adversité et les défis à relever de toutes natures. Ce que nous tenions pour acquis s’érode au fil du temps et nous apprenons une des leçons fondamentales des affaires (et de la vie) : la seule certitude qui existe, c’est qu’il n’y en a pas.

Il est facile d’être convaincu, fonceur et audacieux lorsque nous n’avons rien à perdre ou lorsque nous sommes inconscients des vrais risques.

Avec le temps et les réussites, nous consolidons nos acquis, et notre prise de décision ainsi que nos actions sont teintées de plus de vigilance, de plus de maturité. On sait, par exemple, qu’un seul faux pas en affaires peut avoir des répercussions sur l’ensemble des parties prenantes de nos affaires (clients, employés, fournisseurs, partenaires, etc.).

Par exemple, il y a certains sujets sensibles dont on peut discuter en privé ou au chalet, mais qu’il est suicidaire d’aborder sur les médias sociaux. Vous n’êtes pas obligé de vous positionner sur tout et rien.

Plusieurs individus manquent, selon moi, de nuances et ne comprennent pas le contexte, les angles morts et les répercussions potentielles d’un geste ou d’une parole. De plus, il faut considérer que les gens sont à fleur de peau avec tout ce qui se passe en ce moment et peuvent réagir de façon irrationnelle.

Chaque jour, je lis sur LinkedIn des publications et des commentaires pour le moins douteux. Parfois, ça va trop loin. À d’autres occasions, on se demande si ces personnes sont réellement en affaires, à les voir multiplier les émoticônes pour raconter leur dilemme matinal. Coudonc, t’as pas une business à faire virer, toi?

À mon humble avis, l’adage suggérant de tourner sa langue sept fois avant de parler devrait faire partie de nos réflexes d’affaires. Nous sommes des entrepreneurs 24 heures sur 24. La réputation de notre entreprise est en jeu à tout moment. Il faut donc trouver le juste milieu entre la réflexion et l’action.

Avez-vous gagné en maturité dans la dernière année?